Depuis mars 2011, la Syrie est le théâtre d'une guerre civile dont l'extrême violence a entraîné la mort de près de 400 000 personnes, le déplacement de 6,1 millions de personnes dans le pays et de 5,6 millions dans les pays voisins et en Europe, faisant des syriens le groupe de réfugiés le plus nombreux au monde. La durée et l'ampleur des combats ont entraîné l'intervention de puissances étrangères, et l'instabilité régnant dans le pays a favorisé l'implantation de groupes terroristes. Les terribles conséquences humanitaires découlant de cette situation sont aujourd’hui toujours prégnantes : en 2021, 13, 4 millions de syriensont besoin d’aide humanitaire.
La situation sécuritaire en Syrie est toujours très instable : les combats se poursuivent entre les forces gouvernementales du régime de Bachar Al-Assad appuyées par les forces russes, les groupes armés pro-turques et les Forces Démocratiques Syriennes (coalition de groupes rebelles majoritairement Kurdes qui contrôle le Nord-Est du pays). L’Etat Islamique (EI) maintient une présence dans le désert syrien, comprenant les gouvernorats de Deir Ez-zor, Homs, Alep, Hama, et Al-Raqqa. Les tensions avec Israël restent extrêmement élevées : Israël lance des frappes aériennes répétées sur des cibles militaires affiliées à l’Iran afin de contrer l’influence iranienne dans la région. Enfin, l’offensive turque lancée fin 2019 dans le Nord de la Syrie a causé de nombreux déplacements de population supplémentaires.
Depuis la fin de l’année 2019, la Syrie est frappée par une forte crise économique qui a révélé les fragilités structurelles de son économie et a pour conséquence la détérioration rapide et de grande ampleur des conditions de vie de la population. A cette crise sont venues s’ajouter les conséquences de la pandémie de COVID-19 qui accentuent les besoins humanitaires déjà immenses. La situation sécuritaire et sanitaire engendre des restrictions qui compliquent l’accès aux bénéficiaires de l’aide humanitaire.
Les régions d’Idleb, d’Hama, de Dar’a et la région rurale de Damas ont toutes subi de lourdes destructions durant le conflit. Ces régions sont actuellement contrôlées par le gouvernement de Bachar-Al Assad, la plupart des territoires ayant été repris par l’armée syrienne en 2018, engendrant parfois encore plus de destructions. Seule la région d’Idlib n’a pas été reprise par le gouvernement syrien et est aujourd’hui contrôlée par un groupe armé islamiste (HTS) ainsi que par des forces affiliées à l’armée turque. TGH intervient dans ces quatre régions pour répondre aux besoins humanitaires.
En Syrie, les actions des acteurs humanitaires sont insuffisantes face aux besoins criants. De nombreux obstacles à la mise en œuvre des interventions sont présents mais une coopération régulière avec le Croissant Rouge Arabe Syrien (SARC) permet de les contourner au maximum.
En 2021, selon OCHA, 12,2 millions de personnes ont un accès limité à l'eau, l’hygiène et l’assainissement. C’est pourquoi TGH réhabilite des puits, des forages et des infrastructures de stockage d'eau, et remplace du matériel de maintenance détruit par les combats. Ces infrastructures vitales ont parfois été spécialement visées par les forces combattantes et il est absolument nécessaire de les réparer. Des sessions de promotion de l'hygiène et de distribution de kits d'hygiène (kits familiaux et kits réservés aux femmes) sont également menées, d’autant plus cruciales en contexte de pandémie de COVID-19. Depuis mai 2018, TGH procède à la distribution d'eau via camion-citerne dans deux centres de personnes déplacées (maintenant fermés) et 21 villages, et installe du matériel de maintenance des points d'eau.
En raison des nombreux déplacements de population et de la situation prolongée de conflit, de nombreux enfants syriens n’ont pas pu aller à l’école pendant de plus ou moins longues périodes. L’ONU recense 6,9 millions d’enfants et de personnels scolaires ayant besoin d’assistance scolaire humanitaire¹. TGH intervient donc dans le domaine de l’éducation dans les gouvernorats de Dar’a, Hama et Damas. Elle assure la réhabilitation d’infrastructures scolaires pour permettre le retour des jeunes à l’école. Des activités d’accompagnement social sont également mises en place pour identifier les enfants ayant besoin de support psychosocial.
¹ HRP Syria 2021