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BIRMANIE

Amélioration de la sécurité alimentaire dans
les zones rurales de l'État Chin

DOMAINE D'EXPERTISE

Sécurité alimentaire et moyens d'existence

Sécurité alimentaire et moyens d'existence

FINANCEMENT

MAE

BENEFICIAIRES

4 614
personnes

Du 10/2012 au 11/2013

12
mois

BUDGET GLOBAL

300 000
euros

Durant la saison des pluies, les glissements de terrain sont fréquents et impactent les cultures vivrières, les réseaux de distribution d'eau gravitaires et les voies d'accès. Les pratiques agricoles telles que les cultures d'abattis-brûlis¹ accélèrent la déforestation et augmentent la vulnérabilité aux glissements de terrain.

95% des habitants de l'état Chin dépendent directement ou indirectement de l'agriculture pour leur survie. La nature destructrice et non permanente des jachères écourtées et des pratiques d'abattis-brûlis sont la principale raison de l'appauvrissement des sols et des bas rendements agricoles. En 2007 une invasion de rongeurs a aggravé l''insécurité alimentaire, et en 2011, les pluies erratiques ont fortement impacté les récoltes de la partie sud.

En novembre 2011, nous avons été approchés par les cadres dirigeants de l'association locale Ar Yone Oo (AYO), pour la plupart originaires de l'état Chin, à la recherche d'une organisation internationale pour créer un partenariat et conduire une évaluation dans le sud de l'état. Le consortium TGH / AYO a effectué une évaluation dans 13 villages du township de Madupi, dont les résultats, et les discussions conduites avec les membres des communautés, ont permis de concevoir ce projet visant tout autant à répondre à des besoins à court terme qu'à s'attaquer à des problématiques de fond.

L'expertise développée par TGH sur les problématiques de sécurité alimentaire au Myanmar sera partagée avec l'association AYO, tandis que les membres de cette association feront bénéficier TGH de leur connaissance de l'état Chin et de leur proximité avec les populations.

L'amélioration de la sécurité alimentaire dans les zones rurales de l'État Chin nécessite une augmentation et une sécurisation des capacités de production des paysans via la protection, la réhabilitation et l'extension des terres arables, ainsi que l'amélioration des techniques agricoles et des systèmes d'irrigation.

Deux types d'ouvrages sont à considérer pour la riziculture inondée :

La réalisation de ces ouvrages extrêmement exigeants en main d'œuvre (l'emploi de machines étant inadapté), reposera sur un système « Argent contre Travail », présentant de plus l'avantage de fournir des revenus aux foyers vulnérables à une période particulièrement cruciale. En parallèle de l'aménagement de rizières, des travaux de clôture des parcelles permettront de protéger les récoltes contre les dommages causés par les animaux.
Afin de renforcer significativement la production locale, 1200 paniers de semences de riz pluvial amélioré et 800 paniers de semences de riz pour culture inondée seront distribués dans les 11 villages pratiquant ce type de culture. 160 paniers de semences de maïs seront également distribués dans les 8 villages concernés.

Puisque les cultures alimentaires de base ne pourront pas, même avec une forte augmentation de la productivité́, satisfaire la totalité́ des besoins, des cultures de rente à forte valeur ajoutée feront également partie du projet. Les recettes dégagées fourniront les ressources financières nécessaires à l'achat de denrées durant la période de soudure.

La diversification des cultures, notamment avec le développement des cultures maraichères, permettra d'augmenter les disponibilités des denrées. L'introduction de telles cultures à une échelle supérieure aux jardins de case actuellement pratiqués devrait permettre d'améliorer le statut nutritionnel des populations et offrir une source de revenus supplémentaire.

Des formations techniques seront dispensées aux paysans, pour accompagner et favoriser l'introduction de ces nouvelles pratiques agricoles. Le renforcement des capacités des organisations de producteurs ainsi que la gestion des ressources naturelles seront au cœur de ces formations, l'objectif étant la mise en place de dispositifs communautaires favorisant la relance des activités rurales. L'accent sera également mis sur un juste équilibre entre les cultures vivrières autoconsommées, les jardins maraichers et les cultures vouées à être commercialisées.

Cet accompagnement technique sera complété́ par une sensibilisation à la gestion adaptée des ressources naturelles, notamment le développement de l'hydraulique agricole (périmètres irrigués), les aménagements pour la conservation des sols, les mesures de conservation et de valorisation de la forêt. Une dizaine de paysans par village participeront à ces sessions de formation et seront chargés de relayer les techniques auprès des autres villageois, afin de permettre l'émergence de paysans expérimentés et à l'approche innovatrice.

¹L'agriculture sur abattis-brûlis est un système agraire dans lequel les champs sont défrichés par le feu qui permet un transfert de fertilité puis sont cultivés pendant une période brève pour être ensuite mis en jachère, le plus souvent forestière, à longue révolution (friche forestière). Existant depuis la préhistoire, cette agriculture extensive itinérante peut conduire à une dégradation durable des sols. (Wikipedia)